Reconstitutions - Mot-clé - chaperonDémarche de reconstitition. Costume, broderie et parfois cuisine historiques2024-02-02T14:55:05+00:00Hémioleurn:md5:6f3e735670d65f09902a5655522d87c3DotclearLe chaperon, de l'utilitaire à la parureurn:md5:4851fcb5d5fa0fcb6326b0cf256ccb462015-01-05T17:46:00+00:002023-04-17T14:38:27+01:00HémioleCostumeschaperon<p>Le chaperon est un élément du costume médiéval largement répandu en reconstitution à la fois pour son côté pratique et son aspect emblématique. Nous allons à travers une brève histoire chronologique de ce vêtement et de ses formes, étudier comment il s'inscrit dans l'histoire de la mode et des usages vestimentaires.</p>
<p>Séparer l'histoire du chaperon, l'évolution de sa forme et de ses usages de sa définition est quasiment impossible.</p>
<p>Remontons à ses origines.</p> <h2>Une capuche, simple élément d'un autre vêtement.</h2>
<p>Le mot <strong>chaperon</strong> vient du bas latin <em>cappa</em>, capuchon.</p>
<p>Le mot chaperon apparaît au cours du 12e siècle (vers 1130 dans le Couronnement de Louis)<sup>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/Le-chaperon%2C-de-l-utilitaire-%C3%A0-la-parure#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> Il désigne la partie de la chape qui se porte sur la tête (la capuche). A l'origine, le terme ne sert donc qu'à désigner une partie d'un vêtement.</p>
<p>Dans<em> Li proverbes au vilain</em> (1170-1185), recueil de proverbes en langue vernaculaire destiné à l'éducation de l'élite, plusieurs proverbes associent chape et chaperon comme faisant partie d'un ensemble indissociable : <q>Qui a faite la chape il doit faire lou chaperon. ; Mal fait la chape qui ne fait le chaperon.</q>. Au début du XIIIe siècles, des textes littéraires (Robert le Diable, 1200, <q>...cote a caperon, Qui li va outre l'esperon</q>) associent également cotte et chaperon, suggérant ainsi une capuche attachée (cousue) à la cotte, ceci est confirmé par de nombreuses représentations de l'époque où apparaissent les cottes à capuches et autres garde-corps (fig. 3). Le vocabulaire de l'époque utilise également des variations sur ce mot pour désigner des actions : <em>enchaperoné</em> qui désigne le fait de se couvrir la tête afin de dissimuler son visage.</p>
<p>Le fait que le chaperon ne désigne jusqu'au début du XIIIe siècle qu'une partie d'un autre vêtement nous empêche d'utiliser sa mention dans les textes pour dater son apparition en tant que vêtement à part entière. Pour cela, nous devons chercher dans les représentations.</p>
<h2>Le chaperon comme vêtement utilitaire aux formes simples (XIIe – XIIIe siècle)</h2>
<p>Le chaperon tel qu'on le connaît : capuche, séparée à guléron<sup>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/Le-chaperon%2C-de-l-utilitaire-%C3%A0-la-parure#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup> court, n’apparaît dans les représentations du costume qu'à la toute fin du XIIe siècle. Néanmoins il est encore difficile à cette période de le différentier clairement d'une chape courte, le guléron descend encore bas sous les épaules (fig.1).</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/Sources/fig1.jpg" alt="fig1.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="fig1.jpg, déc. 2015" />
<em><strong>Figure 1 :</strong> Travaux des mois : novembre. Psautier de Fécamp, La Hagues, KB, 76F13, fol. 11v.</em><br />
<em>Sur cette enluminure, comme sur d'autres du même manuscrit, certains paysans portent un vêtement à capuche dont la forme n'est pas clairement définie entre la chape et le chaperon (Des chapes clairement identifiées sont également représentées sur le même manuscrit). Si l'on effectue une comparaison, ces vêtements présentent un guléron long qui descend jusqu'à mi bras alors que ceux représentés au XIIIe siècle, ne dépassent pas des épaules, on peut donc s'interroger sur une possible une parenté entre ces vêtements. Est-ce que la pélerine de la chape se réduit progressivement pour donner naissance au chaperon ? Ou est-ce que le chaperon apparaît en détachant la capuche de l'habit ? On le voit, l'interprétation de ces premières représentations reste délicate.</em></p>
<p>Dans les premiers temps (fin XIIe à première moitié XIIIe siècle), ce vêtement est exclusivement porté par des travailleurs : paysans, ouvriers, tous du sexe masculin. La première représentation de femme portant un chaperon date de la mi-XIIIe dans la bible de Maciejowski (Pierpont Morgan Library). Il s'agit de deux femmes travaillant aux champs (fig. 2).</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/Sources/fig2.jpg" alt="fig2.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="fig2.jpg, déc. 2015" />
<em><strong>Figure 2 :</strong> Femmes aux champs. Pierpont Morgan Library, New York, Ms M. 638 ; Bible de Maciejowski, fol. 17V ; vers 1250.</em><br />
<em>Deux femmes ramassant des gerbes de blé. Les deux portent le chaperon par dessus leur coiffe, une résille pour l'une (Ruth) et une guimpe ou un simple couvre-chef pour l'autre. Le chaperon rouge présente une légère cornette. Elle peut n'être encore que la pointe de la têtière et non une cornette ajoutée. Sur cette même bible, de nombreux chaperons sont représentés sur les hommes, tous travailleurs (bergers, paysans).</em></p>
<p>Les formes observées de ce chaperon utilitaire sont très simple. Le guléron est très court, parfois fendu et/ou boutonné sur l'avant. D'après la classification de Else Østergård<sup>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/Le-chaperon%2C-de-l-utilitaire-%C3%A0-la-parure#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup>, ce type de chaperon (type II) à guléron court présente des goussets insérés sur les côtés, goussets dont la hauteur est comprise entre 8 et 15cm. Le guléron ne couvrait pas totalement les épaules, ou du moins n'en dépassait pas, ceci rejoint l'observation des représentations (fig. 3 et 4).</p>
<p>La têtière est de forme simple, probablement carrée et la visagière est suffisamment large pour porter le chaperon sur une coiffe ou un bonnet. Leur principale caractéristique est qu'ils ne présentent pas de cornette, et c'est là, d'après Harmand<sup>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/Le-chaperon%2C-de-l-utilitaire-%C3%A0-la-parure#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup>, l'origine du mot : <q>Il y eut encore des chaperons qui ne possédaient pour toute cornette que la pointe de leurs capuchons. Les premiers chaperons du douzième siècle avaient été de cette sorte. Lorsqu'ils étaient enformés, la pointe du capuchon prenait l'aspect d'une petite corne, d'où le nom de cornette donnée à cette pointe qui fut l'origine de toutes les cornettes de chaperons</q>.</p>
<p>Vers le milieu du XIIIe siècle, le port du chaperon se répand lentement dans toutes les couches de la société. Il devient un vêtement acceptable pour les voyages.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/Sources/fig3.jpg" alt="fig3.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="fig3.jpg, déc. 2015" />
<em><strong>Figure 3 :</strong> La Vie d’Edouard le confesseur, Matthieu de Paris. 1245-1260 ; Cambridge University Library ; MS Ee.3.59 ; fol. 4v.</em><br />
<em>La reine Emma et ses enfants est reçue par Richard, duc de Normandie.</em><br />
<em>Sur cette image, on voit le duc de Normandie qui porte un chaperon dont le guléron est très court, fendu devant et fermé par un bouton. Il ne semble pas y avoir de cornette. La reine, elle, porte un garde-corps aux manches longues et larges et capuche intégrée. Ce vêtement est observé de manière plus fréquente que le chaperon à cette époque pour la noblesse et en particulier pour les femmes.</em></p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/Sources/fig4.jpg" alt="fig4.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="fig4.jpg, déc. 2015" />
<em><strong>Figure 4 :</strong> Images de la vie du Christ et des saints. Nouvelle acquisition latine 16251. Fol. 69v. St Mathieu.</em><br />
<em>Sur cette enluminure pleine page, on voit St Mathieu, représenté en collecteur d'impôts, portant un chaperon. Celui-ci est toujours à guléron très court, ouvert sur le devant et fermé par une série de boutons.</em></p>
<h2>Le chaperon entre dans la mode : extravagances et splendeurs (1280 - 1430)</h2>
<p>A la fin du XIIIe siècle, le changement s'accélère. Une nouvelle mode apparaît chez la noblesse masculine : porter son chaperon posé sur la tête par la visagière, le guléron roulé en boudin autour du crane. Cette mode va durer jusqu'au milieu du XVe siècle et sera un marqueur social fort dans les représentations. On trouve également des chaperons doublés de vair.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/Sources/fig5.jpg" alt="fig5.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="fig5.jpg, déc. 2015" />
<em><strong>Figure 5 :</strong> Codex Manesse ; Große Heidelberger Liederhandschrift ; Cod. Pal. Germ. 848 ; Zurick, 1300-1340 ; fol. 13r ; Othon IV de Brandeburg.</em><br />
<em>Sur ce portrait du codex Manesse, on voit un chaperon doublé de vair porté comme un bonnet par le prince. Les musiciens en bas de la scène, portent, quant à eux, des chaperons simples dont on devine que la cornette s'est rallongée depuis le milieu du XIIIe siècle.</em></p>
<p>Le chaperon devient un vêtement que l'on adapte à son statut, que l'on utilise comme marqueur social. Il fait son entrée dans le vestiaire à la mode (fig 10). Mais c'est aux alentours de 1340 que le chaperon fait sa grande révolution. A cette période, où la mode change radicalement, tant dans la coupe des vêtements, que dans leurs matières et leurs couleurs mais aussi dans la superposition et la composition de la garde-robe, le chaperon est désormais un véritable accessoire de mode et toutes les extravagances sont de mise !</p>
<p>C'est chez les jeunes gens à la dernière mode (portant cottehardies, jacques, pourpoints …) qu'il faut chercher la nouveauté. Le roman d'Alexandre, nous montre des chaperons portés dans des situations variées : lors de voyage, parties de chasses, jeux, scènes courtoises (fig. 6). Les formes, les couleurs, les décorations montrent une variété impressionnante : chaperons bicolores ou rayés. La cornette s'allonge progressivement. Des broderies décorent le guléron qui descend jusqu'aux coudes et présente des découpes en lambrequin. Le chaperon se fait parure et ses extravagances attirent le regard.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/Sources/fig6.jpg" alt="fig6.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="fig6.jpg, déc. 2015" />
<em><strong>Figure 6 :</strong> Guillaume de Machaut, Oeuvres ; Paris, vers 1350-1355 ; BNF fr. 1586, fol. 28v.</em><br />
<em>Sur cette scène courtoise, on remarque que tous les personnages masculins portent le chaperon. Le personnage couronné porte un chaperon de forme simple dont le bord est rehaussé par un galon (ou du moins une décoration contrastante). Les 3 autres personnages, des amants, portent des chaperons à découpes en lambrequins sur le bas du guléron mais aussi autour de la visagière. Les bords sont également ornés de bandes décorées. La différence de forme entre le personnage couronné et les autres est notable car cette mode, des bords déchiquetés (qui s'étendra également aux manches des houppelandes plus tard), adoptée par la jeunesse aristocratique est une forme de transgression<sup>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/Le-chaperon%2C-de-l-utilitaire-%C3%A0-la-parure#wiki-footnote-5" id="rev-wiki-footnote-5">5</a>]</sup>).</em></p>
<p>Les chaperons à guléron très long de cette période correspondent au type I définit par Else Østergård : chaperons très couvrants avec un gousset ajouté à l'avant et/ou à l'arrière. La forme de la têtière reste assez simple mais ne semble pas figée : une base carrée dont les côtés sont parfois arrondis. La cornette s'allonge petit à petit. Cependant vers 1340, tous les chaperons ne présentent pas de cornettes excessivement longues, elles varient de 40 à 80cm. Elle est coupée séparément de la têtière et cousue directement dessus. Parfois la têtière présente un départ de cornette intégré (de quelques centimètres) rallongé d'une pièce. Au XIVe siècle, les femmes à la mode portent également le chaperon. En situation de voyage ou de chasse, les femmes noble sont représentées avec un chaperon fermé identique à celui des hommes (fig. 7).</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/Sources/fig7.jpg" alt="fig7.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="fig7.jpg, déc. 2015" />
<em><strong>Figure 7</strong> : Départ pour la chasse, tablette à écrire, ivoire, milieu du XIVe siècle. Musée du Louvres. RMN.</em><br />
<em>Sur cette tablette, une femme à cheval tenant un faucon porte un chaperon guléron long et fermé. Celui-ci présente également une large décoration (broderies, galon ...) tout le long de la bordure inférieure. Il est semblable aux modèles également observés sur les hommes. Il est probable que dans certaines situations, la mode s'efface et que le port du chaperon conserve l'aspect utilitaire de ses débuts.</em></p>
<p>Mais, toujours vers 1330, on voit apparaître un type de chaperon présentant une ouverture sur l'avant du guléron fermée par une série de boutons (fig. 8).</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/Sources/fig8.jpg" alt="fig8.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="fig8.jpg, déc. 2015" />
<em><strong>Figure 8</strong> : Boccace, Le Décaméron, Flandres, 1432 ; Paris, BnF, Arsenal, ms. 5070 fol. 215v.</em><br />
<em>Sur cette scène de repas les deux hommes portent leur chaperon en bonnet. Celui de la femme est à boutons, les bords de la visagière sont écartés du visage et forment des oreillettes caractéristiques du chaperon féminin du XVe siècle. Le guléron s'adapte parfaitement à la ligne d'épaules du personnage soulignant la silhouette gracieuse formée par sa robe. Pour permettre au chaperon de bien tenir en place, il est possible d'épingler le guléron sur la robe.</em></p>
<p>Petit à petit, le guléron des chaperons féminin va s'atrophier au niveau de l'ouverture de devant jusqu'à ne plus pouvoir être fermé. Les oreillettes s'élargissent et sont de plus en plus mises en valeur. C'est le modèle qu'Adrien Harmand décrit dans son ouvrage sur le costume de Jeanne d'Arc. Il est largement représenté durant la première moitié du XVe siècle. Les cornettes atteignent des longueurs démesurées pouvant descendre jusqu'à mi-mollets. Ce chaperon semble semble avoir perdu sa fonction première qui est de se protéger du froid. Les deux formes (boutonné et à guléron atrophié) vont coexister toute cette période.</p>
<p>Les classes laborieuses, hommes et femmes, continuent à porter des chaperons à vocation utilitaire, comme on peut l'observer dans les miniatures des marges du psautier de Luttrel. Les pièces archéologiques datées du XIVe et du XVe siècle (Fouilles du Groenland, homme de Bocksten) nous révèlent ces formes simples et pratiques. Certains (notamment ceux dont le guléron couvre largement les épaules) conservent une coupe assez frustre.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/Sources/fig9.jpg" alt="fig9.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="fig9.jpg, déc. 2015" />
<em><strong>Figure 9 :</strong> Fouilles du Groenland ; Herjolfsnes n°77 ; Musée National du Danemark, Copenhague ; 1390-1490 (datation par radiocarbone).</em><br />
<em>Ce chaperon, classé dans le type II (à guléron court) montre la simplicité des coupes portées par les classes laborieuses à la fin du XIVe siècle et du XVe siècle. La forme de la têtière est à peine arrondie. Le haut de la visagière est légèrement évasé semblant former une petite corne qui permet probablement de la retrousser autour du visage. Les goussets des côtés mesurent 11cm de haut, ce chaperon ne couvrait donc probablement pas entièrement les épaules. La cornette est manquante.</em></p>
<p>Dès 1410, les représentations de chaperons enfilés normalement (en capuche) ne concernent plus que les paysans, serviteurs.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/Sources/fig10.jpg" alt="fig10.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="fig10.jpg, déc. 2015" />
<em><strong>Figure 10 :</strong> Responses aux questions du roy Charles VI, Pierre le Fruitier dit Salmon, Paris, 1409, fol 19 ; BNF, ms. fr. 23279.</em><br />
<em>Sur cette enluminure, on distingue deux chaperons. L'un porté en bonnet par le roi, le second chaperon est enfilé normalement par un de ses familier. A partir de cette époque, le port normal du chaperon dans les représentations est systématiquement un signe de basse condition sociale. Le chaperon n'est plus en lui même un vêtement de mode acceptable, c'est la manière de le porter qui est devenue un marqueur social. </em></p>
<p>Dans la seconde moitié du XVe siècle, le chaperon est de moins en mois représenté. Il semble tomber progressivement en désuétude, particulièrement chez la noblesse ou la jeunesse aristocratique. S'il a été un vêtement utilitaire pendant trois siècles, sa gloire n'aura duré qu'une centaine d'années.</p>
<p>Néanmoins le chaperon trouvera un nouvel écho dans la culture populaire quelques siècles plus tard grâce au conte bien connu : le petit chaperon rouge, et avec lui, débuteront les errances de représentation et d'interprétation quant à la forme de ce vêtement. Mais ceci est une autre histoire...</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/Le-chaperon%2C-de-l-utilitaire-%C3%A0-la-parure#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] Goddard, Eunice ; Women's costume in french texts of the eleventh and twelfth centuries ; the Johns Hopkins press, 1927.</p>
<p>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/Le-chaperon%2C-de-l-utilitaire-%C3%A0-la-parure#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] voir pour le vocabulaire, mon article : <a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2012/01/04/47-les-mots-du-chaperon">Les mots du chaperon</a>.</p>
<p>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/Le-chaperon%2C-de-l-utilitaire-%C3%A0-la-parure#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] Else Østergård, Woven into the Earth ; Aarthus university press, 2004.</p>
<p>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/Le-chaperon%2C-de-l-utilitaire-%C3%A0-la-parure#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] Harmand, Adrien ; Jeanne d'Arc, son costume, son armure</p>
<p>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/Le-chaperon%2C-de-l-utilitaire-%C3%A0-la-parure#rev-wiki-footnote-5" id="wiki-footnote-5">5</a>] Blanc, Odile ; Parades et parures, l'invention du corps de mode à la fin du Moyen-âge ; Gallimard, 1997.</p></div>
Un costume de paysanne vers 1230urn:md5:83e2ca966a497be614e0c04e37ffc97a2012-12-21T17:07:00+00:002023-04-17T14:40:26+00:00HémioleCostumeschaperoncotteguimpeSte Élisabeth de ThuringeXIIIe<p>Ce costume est un costume de paysanne de la première moitié du XIIIe siècle. Simple et fonctionnel, il est composé des pièces de vêtement habituelles : chemise de corps en lin, cotte, chausses, ceinture tissée, guimpe et chaperon en laine. Un grand soin a été apporté dans le choix des matériaux tout en respectant une certaine sobriété. Seuls quelques éléments fonctionnels ressortent et font office de décorations.</p>
<p>Dans le cadre de l'étude des artefacts du XIIIe siècle, la cotte est une tentative de reproduction de la tunique de Ste Élisabeth de Thuringe.</p> <p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/paysanne-1230/file.jpg" alt="file.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="file.jpg, janv. 2013" /><br />
<em>Simple et fonctionnel, costume porté lors de la <a href="http://www.muret1213.org/" hreflang="fr">reconstitution de la bataille de Muret</a>.</em></p>
<h2>La cotte</h2>
<p>La cotte est en tissu de laine très fine.</p>
<h3>Patron</h3>
<p>C'est une tentative de reproduction de la tunique de Ste Élisabeth de Thuringe. Cependant, <a href="http://togs-from-bogs.blogspot.fr/2008/12/medieval-togs-st-elisabeths-dress.html" hreflang="en">la tunique, conservée comme relique reste difficile à interpréter</a> : en effet les manches courtes et l'ouverture en biais sur l'avant (comme celle des caftans orientaux) ne correspondent à rien de connu dans l'iconographie du costume de cette époque. En outre, comme souvent pour les reliques, certaines parties ont été découpées, nous privant ainsi d'informations. Une manche ainsi qu'une partie du devant du corsage sont manquants. Difficile d'extrapoler la réalité de cette ouverture frontale ainsi. Une reproduction telle qu'elle nous est parvenue ne correspondrait en rien au vêtement d'origine. Les bordures contrastées en lin sont également des ajouts ultérieurs pour sécuriser le tissu.</p>
<p><a href="http://www.personal.utulsa.edu/~marc-carlson/cloth/elizabeth.htm" hreflang="en">Marc Carlson en propose un patron extrapolé</a>. Mais celui-ci pose également quelques problèmes : notamment cette ouverture en biais au col.</p>
<p>Pour essayer de proposer une reconstitution crédible, j'ai donc décidé de respecter les techniques de coutures observées sur la relique et de garder l'essentiel des pièces du patron de Marc Carslon. Cependant, j'ai extrapolé vers une forme cohérente avec les observations du costumes féminins début XIIIe : robe longue et ample, col rond sans amigaut, manches longues et resserrées aux poignets.</p>
<p>La particularité de cette cotte (que l'on retrouve sur celle de Ste Claire<sup>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2012/12/21/52-un-costume-de-paysanne-vers-1230#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>) c'est qu'elle ne présente pas de godet partant de la taille sur le devant et le dos. Ces godets, bien souvent utilisés pour ajouter de l'ampleur aux robes, sont présent sur nombre d'artefacts des XIIe siècles et XIVe siècles (que se soient les tuniques masculine de <a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2010/12/04/42-proposition-de-reconstitution-d-un-costume-de-brodeur-vers-1200">Moselund</a> ou <a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2010/10/08/44-les-dessous-d-une-cotte">kraguelund</a>, ou certaines cotte féminines plus anciennes comme la <a href="http://www.personal.utulsa.edu/~marc-carlson/cloth/herjol38.html" hreflang="en">tunique Norlund n°38</a><sup>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2012/12/21/52-un-costume-de-paysanne-vers-1230#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>). Néanmoins, certaines statues du XIIIe siècle montrent la pointe de ce godet sur le devant au niveau de la taille.<sup>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2012/12/21/52-un-costume-de-paysanne-vers-1230#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup></p>
<p>Dans ce cas, c'est uniquement grâce aux godets sur les côtés que la cotte peut avoir l'ampleur nécessaire. Le patron proposé par Marc Carlson en ajoute 2 de chaque côté. L'un part de dessous l'emmanchure et l'autre forme une pointe qui s'insère dans la couture de la manche.</p>
<p>C'est l'autre particularité de la mode à cette période : les godets d'aisance démarrent généralement bien au dessus de la ligne de taille contrairement à ce qui se faisait au début du XIIe siècle et ce qui se fera ensuite au XIVe. Ceci permet d'obtenir les drapés si caractéristiques de la silhouette du XIIIe siècle.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/paysanne-1230/fileuse-01.jpg" alt="" /><br />
<em>Le godet de côté remonte en pointe jusque dans la couture d'assemblage de la manche. Ce godet s’élargit fortement pour donner son ampleur à la robe. On peut observer dès la ligne de taille que le godet ajoute l'essentiel de l'ampleur. Un second godet est présent sur l'arrière de celui-ci et accentue cet effet.</em></p>
<h3>Assemblage</h3>
<p>L'assemblage est entièrement réalisé à la main au fil de lin blanc.</p>
<p>Le choix du fil de lin blanc pour les assemblages n'est pas évident à établir de manière certaine. Quand ils ne sont pas désintégrés les fils de couture sont souvent teintés avec temps par le contact avec le vêtements et/ou le milieu de conservation. En ce qui concerne la tunique de Ste Élisabeth, elle est cousue de fil blanc, si l'on peut dire.</p>
<p>Cependant, il ne faut probablement pas généraliser cette pratique. En effet, les fouilles du Groenland, ont révélés des coutures au fil de laine teintés de la même couleur que les vêtements. Cependant, ces fils ne sont pas tirés de la trame ou de la chaine du tissu, comme certains semblent le penser, mais filés spécifiquement dans ce but. Car contrairement aux fils du tissage, ils présentent un filage (retors) différent plus solide pour résister aux contraintes spécifiques à la couture.<sup>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2012/12/21/52-un-costume-de-paysanne-vers-1230#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup></p>
<p>La couture utilisée sur la tunique de Ste Élisabeth est un assemblage un peu spécial que l'on retrouve également sur certaines pièces issues des fouilles de Londres<sup>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2012/12/21/52-un-costume-de-paysanne-vers-1230#wiki-footnote-5" id="rev-wiki-footnote-5">5</a>]</sup>. Le type d'assemblage est similaire à celui utilisé pour pieds des chausses. Il a l'avantage d'être très économique et très plat : sur les chausses mais aussi sur les épaules ou les emmanchures qui souffrent parfois de trop grandes sur-épaisseurs, on ne le sent pratiquement pas.</p>
<p>Les deux parties à assembler sont posées endroit contre envers avec un recouvrement de 5mm. On coud alors à points glissés de chaque côté du vêtement (un passage sur l'endroit et un autre sur l'envers). Ce point, réalisé sur les bords francs, doit servir en même temps d'assemblage et de surfilage.</p>
<p>Avec cet assemblage, le fil de couture est visible des 2 côtés du vêtement (sur l'endroit et sur l'envers). Sur la tunique de Ste Élisabeth, l'endroit ne présente qu'une ligne d’assemblage (celle réalisée sur l'endroit), la seconde (réalisée sur l'envers), suffisamment fine est absorbée par l'épaisseur de l'étoffe. Sur ma robe, la laine était tellement fine, qu'il m'était impossible de réaliser la seconde couture (l'assemblage réalisé sur l'envers) de manière invisible : même en ne prenant qu'un seul fil de tissage mon fil de couture apparaissait sur l'endroit !</p>
<h3>Décorations</h3>
<p>Comme je l'indiquais, cette robe simple ne présente pas de décorations, cependant j'ai choisi de donner une forme décorative aux ourlets conformément à ce qui est fréquemment retrouvés sur les artefacts (la pièce originale n'ayant plus d'ourlet conservé) :</p>
<p>Repliés sur l'endroit du vêtement, ils sont cousus par un point de couchure réalisé en laine blanche. L'ourlet est également maintenu par une série de petits points avants en laine.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/paysanne-1230/chaperon%20%282%29.jpg" alt="chaperon (2).jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="chaperon (2).jpg, janv. 2013" /><br />
<em>Prête à sortir. On voit sur cette image les godets soulignés par la ligne d'assemblage au fil de lin blanc qui plongent vers l'avant et l'arrière. La ceinture fait plisser naturellement toute l'ampleur au niveau de la taille. La ligne de couchure réalisée en laine blanche pour coudre l'ourlet ressort fortement comme simple et unique décoration de la robe.</em></p>
<h2>La coiffe</h2>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/paysanne-1230/sources/femme-st-julien.png" alt="" /><br />
<em>La guimpe drapée et nouée est très représentée sur les personnages pauvres (servantes, paysannes) et/ou humbles (pèlerins) des XIIe et XIIIe siècles. Pour exemple ce détail du vitrail représentant la vie de St Julien l'hospitalier (vitrail du chœur de la cathédrale de Chartres). Sur l'ensemble du vitrail, on remarque que sa femme porte le touret et, dès lors qu'ils font vœux de pauvreté, elle porte cette guimpe nouée.</em></p>
<p>La coiffe est une guimpe en laine drapée.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/paysanne-1230/guimpe.jpg" alt="guimpe.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="guimpe.jpg, janv. 2013" /><br />
<em>La guimpe est une coiffe qui couvre la tête et le menton. Celle-ci est réalisée dans une seule bande d'étamine de laine. Elle mesure 250cm par 50cm et est passée plusieurs fois autour de la tête afin de couvrir les cheveux et le menton. Le pan libre est noué ou glissé sur le côté. En laissant l'autre pan de la coiffe sur la nuque on peut également la protéger du soleil ou du froid.</em></p>
<h2>Chaperon</h2>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/paysanne-1230/sources/fig2.jpg" alt="" /><br />
<em>Femmes aux champs. Pierpont Morgan Library, New York, Ms M. 638 ; Bible de Maciejowski, fol. 17V ; vers 1250. Cette illustration est la première représentation de femmes portant un chaperon. Les deux portent le chaperon par dessus leur coiffe, une résille pour l'une (Ruth) et une guimpe ou un simple couvre-chef pour l'autre. Le chaperon rouge présente une légère cornette. Elle peut n'être encore que la pointe de la têtière et non une cornette ajoutée.</em></p>
<p>Pour sortir un <a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2012/01/04/47-les-mots-du-chaperon">chaperon simple</a> peut compléter cette tenue : en laine doublé de lin. De forme rectangulaire, il ne présente pas de cornette ajoutée conformément aux chaperons de cette période et le guléron est ouvert sur le devant pour ménager un peu d'ampleur.
<img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/paysanne-1230/chaperon.jpg" alt="chaperon.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="chaperon.jpg, janv. 2013" /><br />
<em>Le chaperon en laine brune doublé de lin blanc a une forme carrée dont une des pointes forme la cornette. Pas d'appendice ajouté sur ce modèle. Le guléron est très court et ne couvre pas totalement les épaules.</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2012/12/21/52-un-costume-de-paysanne-vers-1230#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] Tunique de Ste Claire qui a également été reproduite et fera l'objet d'un article ultérieur</p>
<p>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2012/12/21/52-un-costume-de-paysanne-vers-1230#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <a href="http://www.hemiole.com/index.php?mact=Costumes,mf1ab5,default,1&mf1ab5what=vetement_dessus&mf1ab5alias=Robe-XIVe-de-femme&mf1ab5returnid=74&page=74" hreflang="fr">Voir cette reproduction</a></p>
<p>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2012/12/21/52-un-costume-de-paysanne-vers-1230#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] Notamment les statues de la cathédrale de Magdebourg en Allemagne, qui présentent des godets frontaux qui semblent plissés.</p>
<p>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2012/12/21/52-un-costume-de-paysanne-vers-1230#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] Else Ostergard, Medieval Garments Reconstructed: Norse Clothing Patterns, Aarhus University Press, 2011.</p>
<p>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2012/12/21/52-un-costume-de-paysanne-vers-1230#rev-wiki-footnote-5" id="wiki-footnote-5">5</a>] Crowfoot, Pritchard, Staniland, Textiles And Clothing, c.1150-c.1450: Medieval Finds from Excavations in London, The Boydell Press.</p></div>
Les mots du chaperonurn:md5:83bc6d5176830cc59acff271041596be2012-01-04T10:58:00+00:002023-04-17T14:40:35+00:00HémioleTechniqueschaperonXIIIeXIVeXVe<p>Le chaperon qui fait son apparition au XIIe siècle pour devenir un véritable accessoire de mode aux XIVe et XVe siècle varie fortement dans sa forme et ses caractéristiques principales durant toute cette période.</p>
<p>Mais avant de vouloir faire une histoire de la mode du chaperon, il semble nécessaire (comme pour tout sujet) de définir les mots qui permettront de décrire ce vêtement. La littérature à ce sujet existe mais on oublie parfois de s'y référer.</p>
<p>Voici donc <strong>les mots du chaperon</strong>, une radiographie en 3D de ce couvre-chef !</p>
<p>Une <em>suite</em> à cet article, sur l'histoire du chaperon est paru dans le magasine Moyen âge n°89.</p> <h3>Les mots : définition des différents élément caractérisant le chaperon</h3>
<h4>Cornette, visagière, guleron, goule, têtière</h4>
<p>Pour résumer, Elena Rozoumniak décrit le chaperon comme suit :</p>
<blockquote><p>Le chaperon est composé de plusieurs parties qui reçoivent chacune un nom : la pointe du chaperon s'appelle <strong>cornette</strong>, son ouverture <strong>visagière</strong> et son encolure <strong>goulée</strong> (ou <strong>guleron</strong>).</p></blockquote>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/chaperon-trait-texte.jpg" alt="" /><br />
<em>Les termes permettant de décrire un chaperon</em></p>
<p>Adrien Harmand utilise également ces termes et évoque également la <strong>têtière</strong> : partie principale du chaperon et les <strong>oreillettes</strong> : côtés en pointe de la visagière lorsque le chaperon est ouvert sur l'avant (voir plus bas, visagière et guleron).</p>
<h4>Le cas du Liripipe, liripipion, liripide.</h4>
<p>Le terme anglais pour désigner la cornette est <em>liripipe</em>. Le mot est souvent employé en français pour désigner la cornette, avec différentes orthographes, formes: <em>liripide</em>, <em>liripipion</em>, <em>liripipe</em> ... mais la littérature en français sur le costume médiéval semble utiliser exclusivement le mot cornette. Alors le liripipe, <strong>un faux ami</strong> ?</p>
<h3>Les types : variation des formes.</h3>
<h4>La cornette</h4>
<p><em>À l'origine de la cornette il n'y en a pas !</em> D'après Adrien Harmand voici l'origine de ce terme :</p>
<blockquote><p>Il y eut encore des chaperons qui ne possédaient pour toute cornette que la pointe de leurs capuchons. Les premiers chaperons du douzième siècle avaient été de cette sorte. Lorsqu'ils étaient enformés, la pointe du capuchon prenait l'aspect d'une petite corne, d'où le nom de cornette donnée à cette pointe qui fut l'origine de toutes les cornettes de chaperons.</p></blockquote>
<p>On trouve effectivement des chaperons sans cornettes qui présentent une petite pointe vers l'arrière : pointe formée par l'angle de la têtière.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/_KYN3412.jpg" alt="" /><br />
<em>Chaperon XIIIe sans cornette ajoutée. On note la petite corne qui se forme en hauteur. La visagière large est repliée. Le guleron est fendu sur l'avant.</em></p>
<p>Les cornettes des chaperons retrouvés au Groenland mesurent entre 40 et 87cm pour ceux qui l'on conservée. Elles sont coupées séparément et cousues, parfois à la base de la têtière, parfois à quelques centimètres, un départ de cornette étant coupé d'une pièce avec la têtière.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/_KYN3424.jpg" alt="" /><br />
<em>Chaperon XIVe à longue cornette ajoutée, passée dans la ceinture lorsque le chaperon est porté autour du cou. Un large gousset est ajouté sur l'arrière pour donner l'aisance.</em></p>
<h4>La visagière</h4>
<p>La visagière est également un élément qui varie selon la mode et la façon de porter le chaperon.
Les visagières des chaperons fermés peuvent être amples ou serrées sur le visage.</p>
<p>La visagière ample permet de plier les rabats de différentes façons autour du visage et également de passer la tête dans le chaperon tout ne se décoiffant pas (pour une femme portant coiffe sous le chaperon, le passage de la capuche peut être extrêmement pénible si le chaperon est trop serré).</p>
<p>Une visagière resserrée offre une meilleure protection au froid, de plus, lorsque la mode sera de porter le chaperon en bonnet pour les hommes, il deviendra nécessaire que la visagière soit suffisamment petite pour tenir sur le haut du crâne.</p>
<p>Les visagières des chaperons ouverts (qu'on trouve au XIVe et au XVe siècles) peuvent présenter de très grands rabats plus ou moins rigides qui forment ce qu'Harmand appelle des <strong>oreillettes</strong> autour du visage.</p>
<h4>Le guleron</h4>
<p>L'ensemble de ces chaperons présentent un ou plusieurs goussets d'aisance situés devant, devant et derrière ou de chaque côté. Ces goussets permettent d'ajouter de l'aisance tout en économisant le tissu (ce qui est généralement le but d'insérer un gousset).</p>
<p>Else Østergård distingue 2 types de chaperons :</p>
<ul>
<li>Le premier type a un guleron large et long très couvrant (with shoulder capes). Les chaperons de ce groupe ont un guleron assez simple avec un simple gousset ajouté devant ou derrière.</li>
</ul>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/_KYN3430.jpg" alt="" /><br />
<em>Chaperon XIVe à guleron couvrant avec goussets ajoutés devant et derrière.</em></p>
<ul>
<li>Le second type a un guleron plus court, ne dépassant pas les épaules. Les goussets sont insérés sur les côtés pour ajoutés de l'ampleur mais ces goussets ont des hauteurs comprises entre 8 et 15cm, ce qui tendrait à montrer que le guleron ne couvrait probablement pas totalement les épaules.</li>
</ul>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/_KYN3410.jpg" alt="" /><br />
<em>Chaperon XIIIe à goussets ajoutés sur les côtés. Le guleron ne couvre pas les épaules en totalité.</em></p>
<p>Un autre type de guleron est identifiable lorsque l'on regarde l'iconographie du chaperon : les chaperons ouvert sur le devant. Bien que plutôt féminins, ces chaperons s'observent sur les hommes dans les enluminures du XIVe siècle. Il en existe 2 types :</p>
<ul>
<li>Le premier sont des chaperons qui se ferment grâce à des boutons et des boutonnières ou des brides selon le cas.</li>
</ul>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/_KYN3440.jpg" alt="" /><br />
<em>Chaperon féminin XIVe à guleron ouvert se fermant par une série de boutons en tissu. Les oreillettes formées par la visagière laissent voir la doublure de couleur contrastante.</em></p>
<ul>
<li>Le second, très ouvert est le chaperon féminin typique du XVe siècle qu'il est impossible de fermer sur le devant.</li>
</ul>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/chaperon/_KYN3443.jpg" alt="" /><br />
<em>Chaperon féminin XVe ouvert sur le devant. Les oreillettes sont très prononcées sur ce modèle qui ne se ferme pas.</em></p>
<p>A certaines époques le guleron peut présenter des décorations importantes : broderies, découpes en lambrequin ds formes et de longueurs variées.</p>
<h4>La têtière</h4>
<p>Pour déterminer les différentes formes que peut prendre la têtière il faut se plonger dans les chaperons retrouvés au Groenland qui nous offre un corpus de 4 chaperons du type 1 et 10 chaperons du type 2 (suffisamment préservés pour nous donner une idée de leur forme, il existe en effet plusieurs chaperons enregistrés lors des fouilles initiales qui sont perdus ou trop abimés pour être étudiés.)</p>
<p>Les formes sont très variées : l'arrière de la têtière pouvant être coupé droit, former un angle vers l'arrière ou même vers l'avant, enfin, un chaperon présente une têtière légèrement arrondie.</p>
<h3>Conclusion et perspectives</h3>
<p>Cet article n'a que la prétention de résumer et poser les bases de la description d'un vêtement d'après la littérature sur le sujet.</p>
<p>Pour aller plus loin, vous pouvez consulter mon article paru dans la revue Moyen âge n°89 : <a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/Le-chaperon%2C-de-l-utilitaire-%C3%A0-la-parure">le chaperon de l'utilitaire à la parure</a>.</p>
<p>Maintenant la description des chaperons n'a plus de secret pour vous !</p>
<h3>Bibliographie</h3>
<p>Adrien Harmand, <strong>Jeanne d'Arc, son costume, son armure</strong> ; Paris, E. Leroux, 1929.<br />
Consultez le <a href="http://lerozier.free.fr/chaperon.htm" hreflang="fr">chapitre consacré au chaperon</a> sur le site du <a href="http://lerozier.free.fr/index.htm" hreflang="fr">Rozier des guerres</a>.<br />
Else Østergård, <strong>Woven into the Earth</strong> ; Aarthus university press, 2004<br />
Elena Rozoumniak, <strong><a href="http://www.theses.paris4.sorbonne.fr/rozoumniak/rozoumniak/html/index-frames.html" hreflang="fr">Le vêtement et la coiffure dans les romans français des XIIIe et XIVe siècles : étude de lexicologie, de critique littéraire et d'histoire des sensibilités médiévales</a></strong> ; thèse de doctorat UNIVERSITÉ PARIS IV – SORBONNE.</p>Costume XVeurn:md5:835f166cf68a203c41f6ebf5df53a3f82007-09-10T14:09:00+00:002013-01-06T09:46:07+00:00HémioleCostumesaumônièrechaperoncoiffetablierXVe<p>L'idée de base était de réaliser une tenue XVe simple pour aller jouer un peu avec les amis XVemistes, et, pourquoi pas faire un peu de prosélytisme pour le XIIe, qui sait ?</p>
<p>Allez, avouons-le, c'était aussi pour faire un peu d'espionnage industriel aux <a href="http://museohistoire.com/crevecoeur/ALBUM.html" hreflang="fr">médiévales de Crevecoeur-en-Auge</a> ! Du coup, même si j'ai essayé de respecter un peu un cahier des charges sur l'époque, le type de personnage pour lequel je souhaitais réaliser ce costume ... je suis restée sur quelque chose d'un peu passe-partout, rien de bien original, mais bon, peut-on être à chaque fois exceptionnel ?</p> <p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/robe/robe-accroupie-01.jpg" alt="" style="display:block; margin:0 auto;" /></p>
<h3>Les sources</h3>
<p>Après un rapide tour de l'iconographie XVe, j'ai opté pour un modèle de robe ajusté lacée devant, à manches courtes (donc, effectivement : rien de super original !). On trouve ce genre de modèle assez fréquemment tout au long du XVe siècle :</p>
<p>Dans ce manuscrit daté de 1456 :<br />
<img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/Sources/paysannes.jpg" alt="" style="display:block; margin:0 auto;" /></p>
<p>Ou encore dans celui-ci, daté 1473 :<br />
<img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/Sources/anne-of-france_book-of-hours_1473_03_kirtle.jpg" alt="" style="display:block; margin:0 auto;" /></p>
<p>L'étude plus détaillée des primitifs flamands (notamment les tableaux de Rogier van der Weyden) m'a également permis de me faire une idée de la construction et des détails de la robe que je voulais réaliser.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/robe/robe-01.JPG" alt="Costume XVe : cotte, coiffe, tablier" style="display:block; margin:0 auto;" title="Mon costume XVe en action : la cotte lacée, la coiffe en lin et le tablier replié" /></p>
<h3>Le patron</h3>
<p>Pareil que pour le modèle : simplicité avant tout ! Après avoir cherché ce qui pouvait se faire, robe à quatre pans, à six pans avec découpe princesse, couture à la taille, ou non ... J'ai opté pour le modèle à quatre pans ajustés, sans couture à la taille avec des godets triangulaires pour l'aisance<sup>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2007/09/10/19-costume-xve#pnote-14-1" id="rev-pnote-14-1">1</a>]</sup> on peut trouver de <a href="http://cadieux.mediumaevum.com/frontlaced-kirtles1.html" hreflang="en">nombreuses références sur cette construction sur le site de Marie-Chantal Cadieux</a>.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/robe/robe-tablier-01.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p>Comme je voulais utiliser un coupon de laine verte que j'avais déjà, la taille du dit coupon m'a imposé des contraintes au niveau de la construction : les quatre pans ne pouvaient s'évaser à partir de la taille sans quoi je n'avais pas assez de longueur pour faire ma cotte. C'est ce qui m'a décidé à faire les godets. J'avais, à l'origine prévu d'en faire quatre également (devant, derrière et des deux côtés) mais après avoir cousu ceux des côtés et celui de derrière, l'ampleur me paraissait suffisante et je ne souhaitais pas avoir trop de plis sur l'avant. A la réflexion, j'aurai pu ajouter un godet légèrement plus étroit.</p>
<h4>Quelle finition pour l'encolure ?</h4>
<p>Pour la finition de l'encolure et de l'ouverture frontale, j'ai choisi de faire une parmenture pour les raisons suivantes :</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/Sources/encolure-weyden.jpg" alt="Rogier van der Weyden, Descente de croix, détail" style="display:block; margin:0 auto;" title="Détail de la descente de Croixde Rogier van der Weyden, qui nous montre la couture large de la bordure de l'encolure." /></p>
<p>Se sont certains tableaux des primitifs flamands qui m'ont orientés vers la parmenture : en effet comme on distingue bien les détails des coutures, je trouvais que, la couture qui bordait l'encolure et / ou l'ouverture du laçage était assez espacée du bord (4 à 6 cm à vue de nez, même si je n'ai absolument pas le compas dans l'œil).</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/Sources/encolure-weyden-02.jpg" alt="Rogier van der Weyden, Les sept sacrements, détail" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Détail des sept sacrements de Rogier van der Weyden, qui nous montre la couture large de la bordure de l'encolure." /></p>
<p>Je me suis donc dit que, pour obtenir une bordure propre sur des courbes, un ourlet de cette largeur me semblait peu probable, de même qu'un biais ou une bande taillée dans le droit-fil ... d'où la parmenture<sup>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2007/09/10/19-costume-xve#pnote-14-2" id="rev-pnote-14-2">2</a>]</sup>.</p>
<p>Voici le résultat :</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/temp/parmenture.jpg" alt="Détail de la parmenture" style="display:block; margin:0 auto;" title="Rendu de la parmenture sur mon costume." /></p>
<p>J'avais également envisagé la solution de réaliser la finition en tissant la bordure aux tablettes directement sur le tissus mais je n'avais pas suffisamment étudié cette technique pour m'y lancer (une prochaine fois peut être).</p>
<p>Les œillets pour passer le cordon de laçage sont cousus. Le cordon a été réalisé à la lucette avec de la laine rouge teintée à la garance.</p>
<h3>La coiffe</h3>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/images/Costume XV/Sources/1172492494.jpg" alt="Heures de Charles d’Angoulême, Tours vers 1482-1485, BNF, Manuscrits latins 1173, fol 5 v°-6" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Coiffe simple tirée du livre d'heures de Charles d'Angoulême." /></p>
<p>En plus du <a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2007/02/15/7-un-chaperon-feminin-typiquement-xve">chaperon que j'avais réalisé l'hiver dernier</a>, j'ai réalisé une petite <a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2007/11/01/20-une-coiffe-simple-pour-le-xve">coiffe simple en lin blanc</a>. Le modèle que j'ai tenté de reproduire est assez fréquent, m'a séduit par son côté pratique : avoir une visière en cas de soleil !</p>
<p>Sur le modèle que j'ai réalisé, j'ai donc <em>volontairement</em> augmenté la taille du rabat de la coiffe pour une plus grande protection<sup>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2007/09/10/19-costume-xve#pnote-14-3" id="rev-pnote-14-3">3</a>]</sup></p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/robe/robe-coiffe-dessus.jpg" alt="" style="display:block; margin:0 auto;" /></p>
<h3>Le tablier</h3>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/robe/tablier-02.jpg" alt="" style="display:block; margin:0 auto;" /></p>
<p>Pour pouvoir travailler sereinement, j'ai réalisé un tablier tout simple dans un vieux drap de lin bien épais.</p>
<p>Le modèle est basé sur certaines iconographie XVe (souvent fin XVe) qui montrent un angle sur le côté, j'avais envie de voir comment rendre cet effet.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/Sources/source-tablier-01.jpg" alt="" />
<img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/Sources/source-tablier-02.jpg" alt="" /></p>
<p>Pour obtenir ce résultat, j'ai simplement utilisé, pour la ceinture, une bande de lin rapportée que je n'ai pas cousu sur la totalité du bord : de chaque côté du tablier, le lien s'arrête à environ 15cm du bord du tablier. L'angle supérieur du tablier retombe alors naturellement par rapport à la ceinture. L'avantage de ce système est qu'il est naturellement couvrant lorsque l'on est assis ou accroupi.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/robe/tablier-01.jpg" alt="" style="display:block; margin:0 auto;" /></p>
<h3>L'aumônière</h3>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/aumoniere/aumoniere-02.jpg" alt="" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></p>
<p>La petite aumônière a été réalisée en toile de laine que j'ai tissée avec un métier à grille. La qualité du tissage est assez médiocre mais reflète bien mes compétences en la matière. Mais au final, l'aumônière a un aspect relativement correct, rustique mais correct.</p>
<p>Le patron de l'aumônière est (encore !) très classique : carré, avec 3 pompons en bas, les cordons, ont été réalisés à la lucette avec de la laine teintée à la garance.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/aumoniere/anthémis-aumoniere.jpg" alt="Laine teintée à l'anthémis utilisée pour l'aumônière" style="display:block; margin:0 auto;" title="Laine -toile et écheveaux- teintée à l'anthémis tinctoria" /></p>
<p>J'ai réaliser la teinture de l'aumônière avec l<em>'anthemis tinctoria</em><sup>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2007/09/10/19-costume-xve#pnote-14-4" id="rev-pnote-14-4">4</a>]</sup> en mordançant simultanément à l'alun. J'ai utilisé de la laine teintée de la même manière pour réaliser les pompons.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/aumoniere/anthemis/recolte-automnale.jpg" alt="" style="display:block; margin:0 auto;" /><br />
<em>Et voici ma récolte automnale d'anthémis !</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2007/09/10/19-costume-xve#rev-pnote-14-1" id="pnote-14-1">1</a>] et oui, je n'ai pas pris l'option <em>princesse</em> !</p>
<p>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2007/09/10/19-costume-xve#rev-pnote-14-2" id="pnote-14-2">2</a>] parmenture réalisée dans la même laine que la robe, ce que je ne referai pas si j'ai 48 œillets à coudre ensuite.</p>
<p>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2007/09/10/19-costume-xve#rev-pnote-14-3" id="pnote-14-3">3</a>] oui, mes yeux craignent beaucoup le soleil, je dois bien trouver des subterfuges pour pouvoir renoncer aux lunettes de soleils !</p>
<p>[<a href="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2007/09/10/19-costume-xve#rev-pnote-14-4" id="pnote-14-4">4</a>] également appelé œil de bœuf ou camomille des teinturiers</p></div>
Un chaperon XVe à usage de femmeurn:md5:5d9fd1611f4033ae29c72b179354b4542007-02-15T16:08:00+00:002013-01-06T10:07:33+00:00HémioleCostumeschaperonXVe<p>Une petite échappée dans le temps avec la réalisation d'un chaperon féminin ouvert.</p>
<p>Il s'agit d'une sorte de chaperon très courant dans les enluminures XVe, qu'on observe autant sur des bourgeoise dans des scènes citadines que sur des paysannes travaillant aux champs.</p> <p>Voici donc le premier élément d'un costume XVe.</p>
<p>Outre, l'observation des enluminures, la lecture de <em>Jeanne d'Arc, ses costumes, son armure</em> d'Harmand, <a href="http://www.compagnons-duellistes.com/article_chaperon2.htm" hreflang="fr">l'article de Dame Gonelle</a>, maîtresse incontestée dans le domaine, m'a été d'une grande aide pour réaliser cette coiffe.</p>
<p>J'ai donc suivi le patron proposé par Harmand pour sa réalisation : en 2 parties cousues sur le dessus de la tête, doublée du même tissus sur la partie avant seulement, avec une têtière se nouant derrière le cou, une cornette longue et surtout fine.</p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/Gonelle/gonelle-01.jpg" alt="Chaperon de face" title="Chaperon de face" style="display:block; margin:0 auto;" longdesc="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2007/02/15/Vue de face du chaperon où l'on peut voir les larges oreillettes" /></p>
<p><img src="https://www.hemiole.com/reconstitution/public/images/Costume XV/Gonelle/gonelle-03.jpg" alt="Chaperon de côté" title="Chaperon de côté" style="display:block; margin:0 auto;" longdesc="https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/2007/02/15/Vue de côté du chaperon, on observe le retour sur les épaules et la longue cornette." /></p>