
Deuxième partie de mon tour d'horizon des broderies médiévales germaniques à points comptés. Vous pouvez, si ce n'est déjà fait, lire la première partie, consacrée à l'opus teutonicum.
Je vous propose aujourd'hui de nous intéresser aux broderies germaniques à points comptés où la couleur a une place prépondérante.
Tenture brodée, fin XIVe siècle, MET.
Dans les ouvrages sur l'histoire de la broderie, il y a souvent peu de distinction faite entre ces deux ensembles. Si on revient à la définition de Kay Staniland, on pourrait déduire que les broderies polychromes ne sont qu'une évolution de la broderie blanche à laquelle on aurait ajouté de la couleur petit à petit. Nous avons pourtant vu que l'opus teutonicum ne saurait être réduit à la définition de broderie blanche et que la couleur semble avoir toujours fait partie de ce type d'ouvrage.
Les broderies polychromes ne sont-elles qu'une évolution logique de la broderie à dominante blanche ou ont-elles coexisté ?
Il existe un large corpus de broderies polychromes, contemporain de l'opus teutonicum qui ne répond pas à sa définition. Le problème reste leur hétérogénéité. Si l'observation de broderies et les travaux de plusieurs historiens nous ont permis de proposer une définition de l'opus teutonicum, comment définir les autres broderies à points comptés ? En négatif ?