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L'usage de décors brodés dans l'habillement - introduction.

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Nous avons vu quelques points de broderie de l'époque|, des techniques appliquées à la broderie, les costumes des artisans et les outils.

La question de l'existence de la broderie n'est évidemment pas sujette à caution, il faut néanmoins s'intéresser aux usages de ces broderies : Par qui ? Pour quoi ? sont-elles utilisées. Est-ce que tous les décors brodés sont utilisés de la même manière ?

Ce premier article est une introduction aux différents usages des décors brodés au Moyen-âge dans l'habillement. J'ai écarté le mobilier (civil et liturgique) car la longueur de l'article me semblait déjà suffisante. En outre, je m'accorderai ainsi une pause pour me permettre de traiter ces usages de manière plus approfondie plus tard. Cet article était déjà en préparation depuis plusieurs années, le couper me permet d'enfin le publier sans pour autant en bâcler tout un pan.

Dans les articles à venir également, je vous présenterai quelques exemples de broderies (parfois terminées, parfois en cours) que nous réalisons dans le cadre de l'atelier de brodeurs. Nous évoquerons alors plus en détail les sources, les techniques et les matériaux.

Si l'atelier de brodeurs et les brodeurs eux-mêmes sont fixés dans une aire spatio-temporelle, les ouvrages proposés sont d'origine plus étendue. En effet, la variété des styles de broderies, des écoles, nous semblait aussi primordiale à évoquer pour illustrer la richesse de l'art de la broderie au Moyen-age et, à titre personnel, passionnant à découvrir et approfondir. Nous nous intéresserons donc aux broderies occidentales du XIIe au XIVe siècles !

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Coiffes féminines au XIIe siècle : les formes.

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Je vous propose un petit tour d'horizon sur les coiffes au XIIe siècle. Dans ce premier article, nous allons étudier les représentation de coiffes pour en dégager les formes générales ainsi que les fréquences de représentation.

La coiffure ainsi que la coiffe font partie intégrante d'un costume aussi bien masculin que féminin. En effet, la mode ainsi que les usages sociaux concernent aussi bien la manière de coiffer ses cheveux que les accessoires que l'on peut y ajouter. La coiffe peut être une protection, une contrainte sociale et/ou religieuse, un accessoire de mode.

J'ai étudié un corpus de 2500 représentations (enluminures, statuaires, émaux) pour relever les différents type de coiffes sur les personnages féminins.

J'ai commencé par réaliser une typologie simple pour les différentes coiffes observées. Je n'ai pas essayé de différentier à tous prix les modèles de coiffe sur le moindre petit détail mais plutôt de créer de grandes familles dans le but de proposer des tutoriels sur la manière de les réaliser.

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Une coiffe XIIe et XIIIe : la guimpe nouée.

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La guimpe (ginple, gimple) nouée (ou touaille -toelle-) est une coiffe drapée et entortillée plusieurs fois autour de la tête qui passe sous le menton. Elle est réalisée dans une grande bande de tissu fin. Elle était utilisée par les paysannes et les servantes pour les travaux physiques mais également pour les voyages. On l'observe sur les sources du troisième quart du XIIe siècle au premier quart XIVe.

Si la guimpe désigne, au cours de la période médiévale y compris au XIIIe siècle différents types de coiffes, nous allons nous intéresser à un seul type d'entre elles : la guimpe liée ou nouée.

Cette coiffe est représentée sur des personnages de la fin du XIIe siècle (bible de Manerius) à la mi-XIIIe (vitraux de la cathédrale de Chartres et bible de Maciejowski).

Dans cette première partie, j'évoquerai la coiffe dans les sources, dans une seconde partie, je présenterai ma routine simple qui permet de draper cette coiffe facilement même sans miroir.

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Un costume de "fausse" courtisane vers 1250

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Le costume présenté, daté vers 1250 est une proposition de reconstitution d'une imitation de costume noble. Le courtisan à cette époque est une personne évoluant dans la cour, il n'a pas le sens péjoratif que nous pouvons lui donner aujourd'hui. Il s'agit donc d'un costume de fausse courtisane dans la mesure où il s'agit d'une tentative de montrer par une richesse démesurée un rang supérieur dans la société.

En effet, la grande ampleur de la cotte, sa traine et ses décorations en font un vêtement plutôt exceptionnel. Cependant, le tissu et certaines matières utilisées (perles en nacre et non perles naturelles) montrent que la réalisation est au dessus des moyens réels du porteur.

Très fort marqueur social, le costume pouvait en effet essayer de faire passer son porteur pour plus riche qu'il n'était (et cette tendance a largement perduré au cours des siècles, bien au delà du Moyen-âge) c'est à ce genre de comportement que nous devons beaucoup de lois somptuaires : règlements qui déterminent ce qu'il est bienséant de porter selon son rang, sa richesse. Si les questions de morale liées au costume nous sont parvenus et que la bataille des représentations semble avoir été gagnée par ces moralistes, le fait que certaines garde-robes aient contenu plus que nécessaire semble indéniable. Les plus difficile lorsque l'on tente de proposer une reconstitution est de déterminer dans quelle mesure le vêtement ne respectait pas les codes et où précisément se situaient les infractions.

La pièce principale de ce costume, la cotte a été réalisée d'après la tunique de Ste Claire dans une approche d'étude et de compréhension des artefacts qui nous sont parvenus.

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La mode féminine au XIIIe siècle : aperçu et perspectives de reconstitution

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Entre l'excentricité de la mode du XIIe siècle fortement influencée par l'orient et Byzance et la révolution de la mode au XIVe siècle qui dévoile de multiples façons un corps modelé[1], le XIIIe siècle est souvent considéré comme une période de non mode. Une période où la parure serait absente des considérations de la haute société. C'est dû en grande partie au règne de Louis IX, St Louis, réputé pieux et austère (ceci au travers des témoignages de ses contemporains[2]) et l'on obtient le parfait cocktail pour une méconnaissance de la mode et des usages vestimentaires.

Alors le XIIIe siècle, règne du sac à navets ou de l'élégance ? Au delà de cette question de look, ce sujet nous amène également à nous interroger sur la démarche de reconstitution du costume au XIIIe siècle.

Notes

[1] Odile Blanc ; Parades et parures, L'invention du corps de mode à la fin du Moyen Age ; Gallimard ; 1997.

[2] Voir le témoignage de Jean de Joinville lors de la pentecôte à Corbeil.

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Le touret et la barbette

Le touret est la coiffe emblématique de la noblesse au XIIIe siècle. Mais il est un peu comme l'objet de l'une des chansons les plus connues de Pierre Peret, il y en a des tas dans des styles assez différents, et portés de manière variable : des hauts, des droits, des évasés, des plissés, des bas, des gaufrés ...

Je me suis arrêtée sur un modèles mi-XIIIe qui corresponde à ce que l'on peut voir dans la bible de Maciejowsky, puisque c'est le point de départ de mon futur costume mi-XIIIe : un touret peu haut, évasé en son sommet avec des plis. Porté avec une barbette, c'est à dire une bande de tissus qui passe sous le menton.

A partir de là, on peut le porter simplement avec les cheveux tressés, ou les cheveux retenus en chignon sur la nuque grâce à un filet ou bien une coiffe couvrante.

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Coiffe simple XIIIe

La simplissime coiffe XIIIe : ultra fréquente, légère et pratique à porter pour bouger ou travailler. Je l'ai réalisée pour mon costume de servante mi-XIIIe siècle.

Cette coiffe est très pratique, une fois installée, elle tient très bien, elle protège les cheveux, ne tient pas chaud du tout et on l'oublie très vite !

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Une robe d'artisan fin XIIe

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J'ai voulu revoir entièrement le costume fin XIIe de servante que j'avais réalisé il y a quelques années. En effet, la première mouture ne me satisfaisait pas entièrement pour diverses raisons.

En outre, je désirai réaliser plus qu'une simple robe mais essayer de fabriquer un costume complet, utilisable en toute saison et en toute circonstance.

La première étape a donc été de faire une robe simple, chaude et pratique en essayant de rendre certains détails plus crédibles.

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Une coiffe simple pour le XVe

patron de la coiffe

Je vais tenter de montrer en images comment réaliser (surtout mettre en place) une simplissime coiffe pour le XVe. On la retrouve sur de nombreuses iconographies de l'époque.

Elle présente de nombreux avantages : elle est légère, elle convient tout à fait au travail (mis à part peut être en extérieur par grand vent), facile à réaliser et peut également protéger un peu des rayons du soleils ! C'est donc celle que j'ai choisi pour mon costume XVe.

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Costume XVe

L'idée de base était de réaliser une tenue XVe simple pour aller jouer un peu avec les amis XVemistes, et, pourquoi pas faire un peu de prosélytisme pour le XIIe, qui sait ?

Allez, avouons-le, c'était aussi pour faire un peu d'espionnage industriel aux médiévales de Crevecoeur-en-Auge ! Du coup, même si j'ai essayé de respecter un peu un cahier des charges sur l'époque, le type de personnage pour lequel je souhaitais réaliser ce costume ... je suis restée sur quelque chose d'un peu passe-partout, rien de bien original, mais bon, peut-on être à chaque fois exceptionnel ?

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Un costume riche toute fin XIe siècle

Robe XIe Le but était de me constituer une tenue riche de la fin du XIe siècle. Cet article en présente les premiers éléments : chemise, robe et coiffe.

Mes recherches iconographiques m'ont amenées à me pencher plus particulièrement sur les sources Aquitaine de la période. En effet, les vestiges fin XIe et début XIIe y sont nombreux et par là, je m'éloignais un peu du cliché associant systématiquement le XIe siècle à la Normandie.

Le costume, bien que décoré ne prétend pas représenter ce que la noblesse a pu avoir de plus riche à cette époque.

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